L'amour se fait sentir ....

 Se réveiller. Becquer rime.


Les hirondelles noires reviendront
à leurs nids sur votre balcon pour se suspendre,
et encore une fois avec leurs ailes à leurs cristaux
jouant, elles appelleront.

Mais ceux que le vol a retenu
ta beauté et mon bonheur de contempler,
ceux qui ont appris nos noms...
ceux-là... ne reviendront pas !

L'épais chèvrefeuille
de votre jardin reviendra aux murs pour grimper,
et encore l'après-midi encore plus belles
leurs fleurs s'ouvriront.

Mais ceux-là, caillés de rosée
dont nous avons vu les gouttes trembler
et tomber comme les larmes du jour... 

ceux-là... ne reviendront pas !

Ils rendront d'amour à vos oreilles
les paroles brûlantes à résonner ;
ton cœur de son sommeil profond se
réveillera peut-être.

Mais muet et absorbé et à genoux
comme Dieu est adoré devant son autel,
comme je t'ai aimé...; désillusionnez-vous,
alors... ils ne vous aimeront pas !


RIME XII


Parce qu'ils sont, ma fille, tes yeux
verts comme la mer, tu te plains ;
Les Naïades ont du
vert, Minerve les avait du vert,
et les pupilles
des houris du Prophète sont vertes.

Le vert est le gala et l'ornement
de la forêt au printemps ;
Parmi ses sept
couleurs brillantes l'iris l'exhibe,
les émeraudes sont vertes ;
vert la couleur de celui qui attend,
et les vagues de l'océan
et le laurier des poètes.

C'est ton
rosier précoce couvert de givre,
dans lequel le pourpre des pétales
transparaît à travers les perles.

Et pourtant
je sais que tu te plains




parce que tu penses que 
tes yeux la rendent laide,

eh bien ne le crois pas. Que ses pupilles humides, vertes et agitées

ressemblent à des feuilles d'amandier précoce qui tremblent quand le vent souffle. C'est ta bouche de rubis violet grenade ouverte qui l'été t'invite à t'en désaltérer, Et pourtant, je sais que tu te plains parce que tu trouves que tes yeux la rendent moche, eh bien n'y crois pas. À quoi ressemblent-elles, si en colère vos pupilles scintillent, les vagues de la mer qui se brisent dans les rochers cantabriques. C'est ton front qui couronne, or bouclé en une large tresse, sommet neigeux sur lequel le jour

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