La France et la Turquie sont convenues vendredi de nouvelles
mesures pour améliorer le suivi et le rapatriement des ressortissants français
arrêtés sur le sol turc à la suite de l'interpellation ratée de trois présumés
djihadistes français.
Après l'imbroglio de mardi, le ministre de l'Intérieur,
Bernard Cazeneuve, avait décidé de se rendre à Ankara afin de renforcer la
communication sur "le retour des ressortissants français qui sont en
centre de rétention administrative au titre d'infractions au droit au séjour en
Turquie et qui sont expulsés par les autorités turques conformément au droit
turc vers le territoire français".
Trois hommes
expulsés de Turquie, dont le beau-frère de Mohamed Merah, qui avait tué en 2012 sept
personnes à Toulouse et Montauban avant d'être abattu par la police, avaient
atterri mardi à Marseille sans être interpellés par les forces de l'ordre,
alors qu'ils étaient attendus à Paris pour y être arrêtés.
Bernard Cazeneuve
a souligné vendredi que les autorités turques n'avaient pas averti la France du
changement d'avion.
Les trois présumés
djihadistes se sont rendus mercredi à la gendarmerie et sont actuellement
entendus par les services.
"Je ne suis
pas venu ici pour demander des comptes, je ne suis pas venu ici pour
accuser", a déclaré le ministre français lors d'une conférence de presse.
Saluant la
"solidité" des relations franco-turques, il a justifié "des
ajustements nécessaires" au regard de la menace terroriste actuelle.
Ainsi, les
services de sécurité turcs signaleront dorénavant systématiquement aux
autorités françaises les ressortissants français identifiés à la frontière
turco-syrienne.
PRÉAVIS AVANT
TOUTE EXPULSION
L'identité de tous
les Français placés en centre de rétention sera signalée "en continu"
à la France.
"Lorsque le
retour intervient, un préavis de quelques jours sera donné", a précisé
Bernard Cazeneuve.
Des policiers
français seront chargés de l'accompagnement des ressortissants expulsés
"de manière à nous assurer de leur départ au moment de
l'embarquement", a dit le ministre.
"Ces
dispositions (...) doivent permettre de maîtriser totalement le processus de
retour", a estimé Bernard Cazeneuve.
Ce dernier a
invité son homologue turc Efkan Ala à participer à une réunion avec les
ministres de l'Intérieur de l'Union européenne le 6 novembre prochain pour
débattre de la lutte contre le terrorisme.
"La menace
qui pèse sur la France est réelle. (...) Il existe un risque potentiel
réel", a souligné Bernard Cazeneuve.
La délégation
parlementaire au renseignement (DPR) a dédouané jeudi les services de sécurité
français.
Cette instance
spécialisée, constituée de députés et de sénateurs, a entendu le directeur
central de la police aux frontières, David Skuli, et le directeur général de la
sécurité intérieure, Patrick Calvar.
"Au vu des
informations obtenues, la délégation ne conclut pas à un dysfonctionnement de
nos services", déclare-t-elle dans un communiqué.
Elle soulignait
"l'impérieuse nécessité" d'améliorer les échanges d'information avec
les services étrangers et de mettre en place le plus rapidement possible le
système de traitement des données passagers (PNR) prévu par la loi de
programmation militaire de décembre 2013.
Selon la
délégation, c'est l'absence de ce système qui explique en grande partie le
cafouillage de mardi.
Comentarios
Publicar un comentario